Document 2
La pizza, plat mondialisé et identitaire
Les chemins de cet humble matefaim partent de Naples : la galette, bianca ou rossa, sucrée ou salée, est attestée là-bas de très longue date, avant la création au XIXe siècle de la Margherita, aux couleurs du drapeau italien tout neuf, «rouge avec la tomate, verte avec le basilic, blanche avec la mozzarella». Ces chemins suivent ensuite ceux des émigrés italiens, à Marseille ou aux États-Unis. La diffusion se poursuit à partir de ces deux centres majeurs et se généralise au monde occidental, avec, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’invention américaine de la pizza industrielle et «verticale», celle où l’on empile tous les aliments possibles. Plat devenu universel, elle subit toutes les transformations possibles en gardant toujours une identité reconnaissable. Avec elle, le mélange donne lieu à des formes nouvelles et régénère les cultures plutôt qu’il ne mène à l’uniformisation.
D’après T. Wieder, Le Monde, 4 juillet 2007, à propos du livre de S. Sanchez, Pizza connexion, une séduction transculturelle.
L'exemple de la pizza : S'agit-il d'une uniformisation ou bien d'une universalisation ?